vendredi 11 mars 2016

Le Premier Empire Colonial Français.


Niveau : Seconde Bac Pro
Thème : Histoire. 
Le Premier Empire Colonial Français.


Bonjour à tous !

Après avoir étudié les grandes découvertes, il est temps de se questionner sur les conséquences de la découverte d'un nouveau continent (ça n'arrive pas tous les jours!) Et donc, tout logiquement :

Histoire - Le premier empire colonial français






Le Premier Empire Colonial Français
Avant de commencer, n’hésitez pas à aller voir The Revenant d'Inarritu avec Leonardo DiCaprio. L'immersion dans la violente époque des trappeurs canadiens y est totale !



Revenons à nos moutons... et peaux de castors !


***


Il convient dans un premier temps de comprendre quelles sont les zones d'influence dans ce monde qui ne cesse de s'agrandir.




Informations données par la carte :

- La France s’est étendue à l’Ouest (Canada, Louisiane, Antilles), au Sud (Afrique de l’Ouest, La Réunion) et à l’Est (Indes). La France semble avoir un rayonnement important dans le monde.

- Partout dans l’empire colonial, des comptoirs sont installés. Ils sont les points d’ancrage de la France dans les colonies, et les partenaires privilégiés du commerce. Les comptoirs sont capitaux dans le système colonial.

Qu'est ce qu'un comptoir ? Un endroit pour prendre un café ? Oui, mais pas seulement ! 
Comptoir : installation commerciale à l’étranger lié à une escale maritime.


- Les routes commerciales principales : Notons la place centrale de la
métropole : les colonies ne font pas de commerce entre elles, mais uniquement avec la métropole. D’autre part, cette carte montre la mise en place du commerce triangulaire.

"Et le métro Paul ?" "Non, LA métropole !"
Métropole : Etat dominateur par rapport à ses colonies. 

- Les principaux produits coloniaux et esclaves échangés lors du commerce : fourrures du Canada, Tabac d’Amérique du Nord, épices et vanille d’Inde, et surtout sucre des Antilles sont les principaux produits coloniaux envoyés vers la métropole. L’autre information importante sur le commerce est celui de la traite des noirs, de l’Afrique vers les plantations antillaises.

La France n’est pas la seule à développer un empire colonial. 

- A la fin du XVIIIe siècle, la France dispose d’un empire colonial. Mais ce n’est pas le seul pays : Anglais, Espagnols, Hollandais et Portugais ont également développé leur empire colonial. L’empire colonial français n’est pas le plus étendu.

Le plus important pour ce début de cours :

• Découvreurs de nouveaux mondes, les européens tentent vite de s’y installer et d’en exploiter les richesses.
• Du XVIe au XVIIe siècle se développent les premiers empires coloniaux : espagnol et portugais d’abord, puis anglais, français et hollandais. Ils naissent à partir de colonies* et de comptoirs*.
• Le premier Empire colonial français naît au XVIIe siècle en Amérique du Nord.
• Les possessions en Amérique (Canada, Louisiane, Martinique, …), en Afrique ou en Inde sont placées sous l’autorité de la métropole*.
• Les Européens rivalisent dans la domination des mers et dans la conquête des
territoires. Ceci conduira à plusieurs guerres.




Séance 2 - Etude de situation : La compagnie française des Indes orientales.



"Je fleurirai là où je serai porté"

La compagnie des Indes orientales ? Qu'est ce que c'est ? A quoi ça sert ?

Observez bien le blason ! La devise est un indicateur fort : elle démontre la volonté de prospérité économique.
C’est cet enrichissement qui assure la puissance du royaume. Les produits
provenant d’Inde sont coûteux, et sans présence française en Inde, leur achat enrichirait alors les puissances européennes voisines.

Voici les étapes importantes:

- 1664 : création de la Compagnie par Colbert. Monopole exclusif du commerce oriental pour 50 ans. Ainsi, cette compagnie est assurée de fonctionner, puisqu’elle est la seule autorisée à faire du commerce avec l’Inde. De plus, elle est exemptée de taxes.

L’enrichissement est garanti. La Compagnie est attractive. Le port de Lorient devient le siège de la Compagnie en 1666, assurant ainsi la prospérité à la ville.

Bon... c'est le port de Bordeaux, mais l'effet reste le même !


- Entre 1673 et 1738 la Compagnie se développe. Fondations successives des comptoirs français de Chandernagor, Pondichéry, Mahé, Yanaon et Kârikâl. La Compagnie assure à la France une présence en Inde et développe le commerce. Elle remplit sa mission.

- Concurrence des empires coloniaux voisins : opposition franco anglaise. Cette opposition conduit à la perte des territoires en 1763 : la France ne conserve que 5 comptoirs en Inde. La perte de territoire peut expliquer la suspension de la Compagnie peu après (1769) ; en effet, l’intérêt est très largement amoindri. Cependant, la suspension de la Compagnie ne signifie pas la disparition des derniers comptoirs français en Inde ; les derniers comptoirs ne sont perdus qu’en 1949.

Volonté économique, besoin de produits exotiques, mais aussi concurrence entre les puissances européennes sont au centre des préoccupations. L’histoire de la Compagnie permet de mieux illustrer également l’enrichissement de villes comme Lorient, d’armateurs et de négociants travaillant pour la Compagnie.



• Le commerce est au centre de la concurrence entre les pays européens. C’est l’époque de la création des grandes compagnies*.

• Il existe plusieurs compagnies aux Indes, pour différents pays européens. Pour la France, c’est la Compagnie des Indes Orientales, fondée en 1664 par Colbert, qui obtient le monopole du commerce oriental.

Un monopole ? C'est un privilège exclusif de faire quelque chose (exploiter un terrain, vendre un produit, etc.), être le seul à avoir le droit de le faire.
Exemple: Monsieur Viart a le monopole des bonnes idées !

• Les grands ports français sont situés alors sur la façade atlantique : Bordeaux,
Nantes, La Rochelle, Lorient. Ce dernier est le plus important pour le commerce avec les Indes.

• Le commerce avec les colonies permet d’obtenir de nouveaux produits (étoffes,
épices, sucre, café, …). Il a également fait la fortune de familles d’armateurs* et de négociants*.

Négociant : qui pratique le commerce en gros. Quand on dit "en gros" c'est "en grande quantité" et rien d'autre !




Séance 3 - L’économie de plantation et la société coloniale.


1. Produits coloniaux et domination du sucre.

Que vont chercher nos explorateurs dans ces contrées lointaines ? Des tas de choses :

Canada : fourrures, blé et bois
Louisiane : tabac
Inde : épices
La Réunion : vanille
Antilles :(Saint-Domingue, Martinique, Guadeloupe) : sucre.
Amérique du Nord / centrale: Café, rhum, coton d’
Thé et coton d’orient.


La plupart de ces produits ne pourraient être obtenus par les Européens sans commerce avec le reste du monde, d’où l’intérêt d’établir des colonies : le but évident est de diminuer les coûts de ces produits.


De tous ces produits, le sucre tient une place prépondérante. La demande des Européens en sucre est croissante, et nécessite un approvisionnement toujours plus important. En France, en deux siècles, la consommation passe de 0 à 4 kg de sucre par an par habitant ! 

Les plantations fonctionnent grâce à l’exploitation d’esclaves provenant d’Afrique. Rappelez vous, c'est le commerce triangulaire !


2. La traite des nègres.

Les esclaves sont indispensables au fonctionnement des plantations, le petit nombre de colons ne pouvant répondre aux besoins de main d’oeuvre. La demande d’esclave est importante ; elle est constante, car la mortalité des esclaves est élevée et rapide : 30% des esclaves meurent dans les trois années qui suivent leur arrivée à la plantation. La pratique de la traite devient donc systématique, et voit naître le commerce triangulaire.


Comment ce commerce triangulaire fonctionne ?


Les circuits de la traite suivent des routes qui forment un triangle entre :
- L’Europe Atlantique, qui fournit des produits européens (armes, tissus, …) pour obtenir des esclaves.

- L’Afrique, qui en échange des produits européens fournit des esclaves noirs qui sont envoyés vers les colonies.

- Les colonies américaines, qui ont besoin d’esclave pour cultiver la canne à sucre en particulier, et qui fournit en échange les précieux produits coloniaux (sucre, …) pour le pays européen initial.

Dans le cas de la France, les bateaux partent principalement des ports de Nantes ou Bordeaux, se rendent au Sénégal ou en Angola pour acheter les esclaves, qui sont ensuite revendus dans les Antilles.


3. La société coloniale


Avec la déportation de milliers de noirs africains, la société devient métissée. La couleur de peau devient alors un marqueur social ; les hommes sont classés en fonction de leur degré de métissage.


Le haut de l’échelle sociale est occupé par les blancs, qui sont pourtant bien moins nombreux dans les colonies : ce sont les propriétaires de plantation, les armateurs et les négociants. Le bas de l’échelle sociale est constitué des esclaves noirs qui sont les plus nombreux ; légèrement au-dessus dans l’échelle sociale, on retrouve les « libres de couleur » sont les esclaves affranchis. Juste au-dessus dans la hiérarchie sociale, on retrouve les métisses (eux-mêmes classés en fonction du degré de métissage).

Pour résumer, nous pouvons le définir ainsi :

Commerce triangulaire : échange maritime de marchandises en trois trajets consécutifs (marchandise de traite d’Europe en Afrique, esclaves d’Afrique en Amérique, produits coloniaux d’Amérique en Europe).

Et une plantation ?

Plantation : grande exploitation agricole (appelée « habitation » aussi dans les Antilles, les planteurs étant les « habitants »).



Séance 4 - Etude de situation : Le fonctionnement d’une plantation.

La séance débute par des rappels de la séance 3 :
La société coloniale repose sur l’économie de plantation. Les plantations regroupent des hommes blancs qui dominent (les planteurs, les armateurs, les négociants) et des hommes noirs, les esclaves, qui sont exploités pour l’enrichissement des premiers.

Comment s’organise dans l’espace une plantation ?


Vous devriez, suite au cours, être capable de situer ces éléments :

1 : Maison du maître et des intendants
2 : Cases des esclaves
3 : Champs de canne à sucre
4 : Moulin à eau
5 : Sucrerie pour sécher et stocker
6 : Terre de culture pour les esclaves


Le maître occupe une place de choix, dans une demeure somptueuse sur les hauteurs. La position de l’habitation indique le niveau hiérarchique : la demeure du maître domine le domaine, et notamment les cases des esclaves et les champs de canne à sucre. Le domaine semble vaste, et dispose des installations nécessaire à son fonctionnement : moulin à eau et sucrerie. Les cases des esclaves ne sont pas éloignées des champs, pour y accéder rapidement.


Comment les blancs théorisent-ils l'esclavage ?
Un texte va répondre à cette question :

Le Code Noir (extraits)

Art. 2
Tous les esclaves qui seront dans nos îles seront baptisés et instruits dans la religion catholique, apostolique et romaine (…)
Art. 22
Seront tenus les maîtres de faire fournir, par chacune semaine, à leurs esclaves âgés de dix ans et au-dessus, pour leur nourriture, deux pots et demi, mesure de Paris, de farine de manioc, ou trois cassaves pesant chacune 2 livres et demie au moins, ou choses équivalentes, avec 2 livres de boeuf salé, ou 3 livres de poisson, ou autres choses à proportion (…)
Art. 44
Déclarons les esclaves être meubles et comme tels entrer dans la communauté, n'avoir point de suite par hypothèque (…) Les esclaves travaillent pour le maître, qui exerce une totale domination. Cette domination est définie par le Code Noir, ensemble de textes juridiques qui régissent la vie des esclaves noirs dans les îles française. 

Les esclaves n’ont pas de liberté de religion : la religion catholique leur est imposée (c’est la religion d’Etat en France et sur ses territoires).
Les maîtres ont des obligations envers leurs esclaves : ils doivent leur fournir
habitation et nourriture. Ces obligations ne sont pas des plus contraignantes pour les maîtres, d’autant plus que la survie des esclaves et leur relative bonne santé est indispensable pour qu’ils fournissent un travail.

 Les esclaves ont le même statut que des objets. Ils peuvent être vendus, échangés ou saisis. Ils ne possèdent rien. Tout ce qu’ils possèdent appartient au maître.  
Les enfants d’esclave sont des esclaves.  
Les maîtres ont droit de vie ou de mort sur leurs esclaves.


Ce qu'il faut retenir :

• En deux siècles, la consommation de sucre en France passe de 0 à 4 kg par an par personne. Cette augmentation n’est explicable que par l’existence de colonies vouées essentiellement à la plantation de canne à sucre.

• Les populations des plantations esclavagistes sont très hiérarchisées :
- à leur tête se trouve le planteur lui-même. Il règne en maître absolu sur son
domaine, appliquant au mieux de ses intérêts le Code Noir*.
- un esclave, le commandeur, fait exécuter les ordres du maître.
- les esclaves, répartis selon leur fonction, sont tenus d’obéir en tout à leur maître.

• Les habitations sont dispersées et ont la même organisation : maison du maître sur une hauteur, « cases à nègres » regroupées près des champs.


La fin du premier empire colonial. (

S’il reste encore aujourd’hui des « vestiges » du premier empire colonial, comme la Martinique, la Guadeloupe ou encore La Réunion, anciennes colonies qui demeurent des territoires français, force est de constater que cet empire colonial n’existe plus. En fait, il n’existe plus depuis la fin de l’Epoque Moderne.

Pourquoi l’empire colonial disparaît-il ?

Tout le monde était-il favorable à ce système ? : non, des philosophes des Lumières ont clairement pris position contre la traite des noirs et l’esclavage 
Il existait même un mouvement abolitionniste (La société des Amis des Noirs, crée en 1788). Cependant, une abolition de l’esclavage remet en cause totalement l’économie des Antilles.

Le système est-il viable partout ? : non, toutes les colonies ne sont pas aussi
rentables que les Antilles. Le modèle a parfois échoué (Madagascar).

La Révolution a-t-elle un impact sur les esclaves ? : elle est probablement à l’origine de révoltes d’esclaves et d’hommes libres de couleur dans les Antilles. La Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen joue un rôle déterminant dans l’insurrection des esclaves et leurs revendications. A Saint-Domingue, un esclave devenu chef de guerre (Toussaint Louverture) met en place entre 1797 et 1802 un Etat quasi indépendant !

La Révolution met un terme au système économique des colonies. Un décret de la Convention abolit officiellement l’esclavage le 4 février 1794. S’il ne s’applique pas partout (pas à L’Ile Bourbon –La Réunion- et l’Ile de France –Ile Maurice-), ce décret remet totalement en cause le système économique en place.
La chute de l’Empire Colonial.

L’empire peut-il survivre à l’abolition de l’esclavage ? : clairement, non. Le système est trop dépendant des esclaves pour fonctionner autrement. Napoléon rétablit l’esclavage en 1802, mais en vain. Des troupes sont envoyées aux Antilles pour lutter contre les révoltés, mais Saint-Domingue prend le nom d’Haïti et proclame son indépendance en 1804. La perte de Saint Domingue est un symbole fort de la fin de l’empire colonial : c’était la colonie qui produisait et exportait en France le plus de sucre.

Un Empire qui plie contre ses ennemis : La France n’est pas la seule puissance coloniale. L’Angleterre notamment domine les mers et joue un rôle essentiel dans la colonisation. Les deux pays sont rivaux, et la guerre contre l’Angleterre ampute l’empire de nombreux territoires (Inde, Amérique du Nord) (doc 5 p 67).
Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1814, la France perd l’essentiel de ses possessions. La traite de noirs est interdite en 1815. L’empire colonial n’existe plus (la France ne garde que quelques possessions, mais elles sont insignifiantes comparé à la taille l’empire à son apogée).

A retenir :

L’empire colonial et l’esclavage ne sont pas approuvés par tous. Les philosophes des Lumières s’opposent au système colonial. La Révolution Française, qui s’inspire des philosophes, joue un rôle essentiel dans la fin de l’empire colonial : révoltes d’esclaves au nom des droits de l’homme, abolition de l’esclavage en 1794.
Affaibli de l’intérieur, l’empire colonial doit aussi faire face aux rivalités extérieures. La guerre contre l’Angleterre, perdue, entraine la perte de territoires en 1763 (Amérique du Nord et Inde). La défaite de Napoléon en 1814 achève l’empire colonial, qui perd à nouveau de nombreux territoires.



Voila ! Bon, ce cours est dense, mais passionnant ! Et si vous en êtes ici... il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon courage pour le devoir sur table !

3 commentaires:

  1. très bon cours j'ai apprécier#2T.U

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  2. je ne vous reconseille pas ont y comprend rien et sa marche pas donc le site pourrais aller a la poubelle sa nous vera aucun male

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